Un 'tax cut' plutôt qu'un 'tax shift'

Agoria plaide en faveur d'une diminution de l'impôt

L'an dernier, le chiffre d'affaires de l'industrie technologique a augmenté de 0,9 %. Il s'agit d'un net ralentissement de la croissance par rapport à 2017, lorsque le chiffre d'affaires avait augmenté de 3,7 %. Cette année, le chiffre d'affaires de l'industrie technologique devrait réaliser une croissance un peu plus forte, de 1,7 %.
La fermeture de Caterpillar au premier semestre de l'année dernière a pesé sur les chiffres. Il y a également eu des changements de modèles chez les constructeurs automobiles Volvo (Gand) et Audi (Forest), plusieurs grandes entreprises ont dû faire face à des incidents ou des retards de production et le cours de certains métaux a baissé. Quatre mois avant les élections, Marc Lambotte, CEO d'Agoria, prévient que le travail des gouvernements "est loin d'être terminé". Lambotte plaide en faveur d'un 'tax cut' plutôt qu'un 'tax shift'. "Au lieu de permuter les impôts entre eux, nous devons surtout continuer à les faire baisser", dit-il. Selon lui, c'est possible en rendant les pouvoirs publics moins coûteux. "Nous ne pouvons pas continuer à financer des pouvoirs publics aussi chers", dit-il. Lambotte prend surtout l'exemple des Pays-Bas. "Les Hollandais sont proactifs dans tout ce qu'ils font alors que nous, nous sommes réactifs. Ils sont aussi parvenus à attirer les activités e-commerce et nous les avons regardés faire. Selon Agoria, le handicap des coûts salariaux du secteur privé, comparé à la zone euro, est plus de deux fois plus élevé en Belgique qu'aux Pays-Bas. La part de la Belgique dans les exportations européennes de produits technologiques est plus de deux fois moins élevée qu'aux Pays-Bas. Et notre dette historique pèse deux fois plus sur les finances publiques. "Les dépenses de chômage et de pension exprimées en pour cent du produit intérieur brut (PIB) sont également plus élevées en Belgique qu'aux Pays-Bas. Dans un même temps, les Pays-Bas affichent des dépenses publiques moins élevées et un taux d'emploi supérieur", explique Lambotte. Selon le CEO d'Agoria, il faut dès lors tout mettre en oeuvre pour éliminer notre handicap des coûts salariaux, moderniser notre marché du travail et préparer la transformation numérique.